En pleine guerre de Sécession, les émigrants prennent en nombre la route de l’Ouest, vers l’Oregon, traversant le Montana et remontant le cours du Missouri. Un petit groupe un peu trop écarté du convoi, pour progresser plus rapidement, est encerclé par des guerriers sioux qui tuent plusieurs hommes et enlèvent des femmes blanches. Parmi elles, Fanny Kelly, dix-neuf ans, restera otage de juillet à décembre 1864. Elle servira de monnaie d’échange, après une épreuve épuisante où elle arrivera progressivement à gagner le respect de ses ravisseurs, grâce à son instinct de survie, sa jeunesse, son intelligence et sa sensibilité.
Publié en 1871, ce témoignage authentique est traduit aujourd’hui pour la première fois. Emblématique de la « littérature de wagon » – textes rédigés par des femmes de pionniers – il a été étudié par de nombreux chercheurs sur les Amérindiens, leurs coutumes, leurs moeurs, leur politique. Après avoir été libérée, Fanny Kelly a perdu un premier manuscrit, mais avec ténacité elle l’a réécrit pour faire reconnaître le côté exemplaire de son aventure. Une belle description des paysages somptueux de l’Amérique profonde accompagne le récit, rédigé dans le style un peu ampoulé de l’époque.