Anouk vient de subir une cuisante humiliation de la part de celle qu’elle considérait comme sa meilleure amie. C’est le prétexte pour fuir : quitter ce collège où elle n’a plus sa place, rompre avec sa famille si absente et lointaine. Mais l’aventure l’effraie un peu et lui fait rebrousser chemin, pour trouver refuge chez elle, au grenier. C’est là qu’elle se cache pour effectuer sa fugue, ou plus exactement sa fuite d’elle-même. Malgré l’inquiétude qu’elle occasionne, elle prend conscience des sentiments qu’on lui porte. Les pensées qui traversent cette adolescente sont bien décrites. Elle déplore à la fois l’absence physique de sa mère et l’occupation prenante de son père. Même si elle reconnaît ne pas souffrir matériellement, c’est un manque affectif qui la taraude. Sa soeur plus jeune, mais sans doute plus mature, ne rentre de l’internat qu’épisodiquement. Ce moment charnière où la jeune fille voudrait s’émanciper de sa famille, mais subit la trahison de sa seule relation scolaire, la met face à elle-même. Le bouleversement familial, engendré par sa disparition, va mettre chacun devant ses responsabilités… et sa propre fuite en avant. (M.-C.D.)
Ma fugue chez moi
PIERRÉ Coline