Ma plus belle ombre

NORAC Carl, WISNIEWSKI Gaya

Quand elle dessine, parfois arrive derrière elle le lapin géant, « poème » de son métier. Un ami qui bavarde avec elle, l’entraîne dehors, pour regarder les vagues, courir sur la grève. Il s’amuse, dit « chiche »( c’est son mot préféré) à la lune qui ne répond pas. Ensemble ils se promènent à vélo, en métro ; à la vieille épicerie, il achète un gâteau, un Merveilleux ; sur un mur elle fait son portrait. La journée de balade se termine à la recherche de la forêt libre.

La petite fille, dessinatrice, sera la narratrice de cet échange aux dialogues paisibles avec le lapin géant, présence douce et rassurante. C’est l’ami imaginaire, l’ombre inspiratrice, invisible et protectrice. Les dessins à l’aquarelle sont tout en bleu, un seul bleu franc, dégradé avec traces de pinceau, délavé jusqu’à la transparence du rayonnement lumineux de la clarté du jour. Les personnages et les décors ont des contours plus ou moins flous, reflets des songes du narrateur. Un superbe album lumineux tout en douceur et sérénité, qui devrait trouver un écho chez les enfants rêveurs et imaginatifs. (A.T.)