Ma première mort

Jean-Claude Lamy est mort le 15 mai 2018. Son ami… Jean-Claude Lamy, revient sur les années partagées jusqu’à ce mois de mai où la presse étourdiment annonça la mort du deuxième, où une gerbe de pivoines bleues hésita entre l’un et l’autre destinataires… Il faut dire que les deux amis avaient longuement entretenu l’ambiguïté de leur homonymie et joué du quiproquo. Sauf que « mourir n’est pas un jeu… »   Ce récit est une épitaphe sincère et malicieuse, habilement construite, un dialogue continué jusqu’à cet instant douloureux où celui qui parle est dépossédé de l’avenir de l’autre et doit démêler l’imbroglio de leurs vies. Tant pis pour les amateurs de biographies classiques, de tombeaux littéraires, ironise le journaliste-écrivain jetant une pierre dans son propre jardin… Qui est cet autre qu’on croit connaître ? La somme de ses oeuvres, de ses rencontres ? Clins d’oeil à leur fonds commun, les digressions et références philosophiques sont une manière surabondante de répondre ou de brouiller les pistes. Une dernière réflexion, en filigrane, nourrit cet hommage : quand le « double je » n’est plus, au survivant délié en dépit du chagrin d’assumer la liberté d’une route sans partage. Entre jeu de journaliste et leçon de vie. (C.B et M.T.D.)