Si la petite soeur déteste la grande, c’est qu’elle a de solides raisons! L’aînée danse comme une étoile de l’Opéra, sa poupée a un noeud dans les cheveux, elle discute jardin avec Papa et patati et patata. Du coup, la petite matérialise une frontière dans la chambre, à ne franchir sous aucun prétexte. Adieu complicité et lampe allumée tard le soir. À chacune son “compagnon” de jeu : la grande choisit un chien, la petite des crayons de couleur. Et ne voilà-t-il pas que les cartes sont redistribuées. La chose est dite : elle a le mérite d’être claire et, qui plus est, communément partagée. L’affaire est assénée par une cadette péremptoire et définitive. Elle dit ce qu’elle pense et elle pense ce qu’elle dit. Ses dessins de début et de fin d’album sont révélateurs: la gamine a du caractère. Les illustrations de l’auteure elles aussi ne sont ni molles ni fades. Elles soulignent la similitude: les deux toujours habillées de la même façon, et les différences : les deux ne se ressemblent pas. Bref c’est l’histoire d’une jalousie enfantine qui, au détour d’un cadeau anodin, voit la situation s’inverser. (M.-F.L.-G.)
Ma soeur, je la déteste !
DAVENIER Christine