Le titre du roman annonce une cohabitation : celle d’un brillant auteur actuel avec un musicien cĂ©lĂšbre, mort en 1791. Un air d’opĂ©ra entendu par hasard transforme l’adolescent suicidaire et en pleine dĂ©rĂ©liction en un homme rempli de curiositĂ© et d’appĂ©tits. TouchĂ© par la grĂące, il Ă©crit Ă Mozart; il lui dit ses souffrances devant la perte d’ĂȘtres aimĂ©s, sa quĂȘte d’absolu, de Dieu, son goĂ»t de la beautĂ© personnifiĂ©e par les chats ; autant de temps qu’il fait accorder avec des extraits bien ciblĂ©s du rĂ©pertoire mozartien. Sans expliquer les mystĂšres de l’Ă©motion, le romancier trouve dans la musique une consolation au tragique de l’existence (en correspondance avec celle de Mozart) ; elle le conduit vers l’humanisme, le rĂ©concilie avec lui-mĂȘme.
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Cette leçon de vie et de sagesse n’est pas exempte de facilitĂ©s, de banalitĂ©s. Mais l’Ă©crivain est un sĂ©ducteur Ă l’Ă©criture limpide, affective (Lorsque j’Ă©tais une oeuvre d’art, N.B. oct. 2002). Serait-ce une autobiographie oĂč Mozart, guide de bonheur et d’optimisme, conseille notre toujours jeune homme Ă©merveillĂ© au son de La FlĂ»te ?