Ma vie de saint

François-Xavier accepte de répondre à la demande de son père en relatant les pérégrinations de Saint François-Xavier, personnage historique dont il n’apprécie guère le prosélytisme forcené. Les reliques du saint, dispersées en Europe et en Extrême-Orient, le conduisent à entreprendre un long voyage sur les traces de ce jésuite mais très vite sa quête devient celle d’un père absent, très tôt détesté.  Ce premier roman, entièrement construit sur des digressions et des ruptures de ton, loin d’être une hagiographie, devient une interrogation sur la figure d’un père honni, aussi intraitable que le saint qu’il cite en exemple. Le protagoniste en vient à réfléchir sur le sort de tous les siens et tout particulièrement sur les tourments de sa mère qui fut longtemps une femme soumise. En prenant le contre-pied de son père, le narrateur tente de se construire en s’ouvrant aux autres et en assumant son homosexualité. C’est à Goa, un lieu cher au saint, qu’il comprend tout ce qu’il doit à l’Inde. En interrogeant la notion de sainteté, le romancier marie avec un certain bonheur l’ironie voltairienne et une confession plus intimiste, parfois répétitive, sur les souffrances d’enfance. (A.K. et A.-M.D.)