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Pour Gaspard, sâexprimer en haĂŻkus est devenu une habitude, la seule façon de raconter rapidement sa journĂ©e Ă son frĂšre malade, de dire lâessentiel avant que les yeux de son interlocuteur, trop fatiguĂ©, ne se referment. Alors quand, au centre aĂ©rĂ©, on lui a demandĂ© quelle Ă©tait sa passion pour animer son propre atelier, la rĂ©ponse a fusĂ© automatiquement et il a proposĂ© ces courts poĂšmes japonais⊠Sauf quâil nâa pas vraiment envie de partager son secret dâautant plus que les autres nây connaissent rien et ont dĂ©jĂ commencĂ© Ă se moquerâŠ
Ce court roman met en avant la valeur des mots, le besoin de sâexprimer ; en arriĂšre-plan une vision un peu dĂ©sabusĂ©e des centres aĂ©rĂ©s, colonies et autres activitĂ©s proposĂ©es aux enfants pour les occuper, lieux dâapprentissage de la vie en communautĂ©, thĂ©Ăątre de petits conflits, dâamitiĂ© et de premiĂšres idylles. Si lâabsence du pĂšre et le deuil du petit frĂšre sont bien Ă©voquĂ©s, le roman nâaccroche pas rĂ©ellement le lecteur qui peine Ă partager une expĂ©rience de centre aĂ©rĂ© peu crĂ©dible et une amourette qui nâapporte pas un grand intĂ©rĂȘt. Seule la technique du haĂŻku est originale, mais le prĂ©texte en reste quand mĂȘme un peu mince.