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À travers onze nouvelles, l’auteur évoque la Macédoine au début du XXe siècle, alors que son maître l’Empire ottoman s’essouffle et que les identités ethniques se réveillent en grondant. Mosaïque de nationalités (bulgares, serbes, grecs, turcs…), le pays est livré en pâture aux bandes armées, les “comitadjis”, que les Ottomans n’ont plus la possibilité ni la volonté de combattre. Chaque nouvelle raconte l’histoire d’un personnage ou d’une famille, aux prises avec les “comitadjis”, qui souffre, tiraillée entre le devoir de vengeance et l’aspiration à la paix. De bons voisins deviennent des ennemis, dépassés par les conflits ethniques et religieux.
Le style de l’auteur, par sa simplicité, sa limpidité, reflète l’âme de ses personnages : des humbles paysans, des hommes d’honneur, essayant de vivre en bonne intelligence. Les phrases sont courtes, claires, sans descriptions superflues. Outre le plaisir de lire des nouvelles bien écrites, le livre annonce l’éclatement de la future Yougoslavie. La longue postface est un intéressant cours d’histoire sur le destin de la Macédoine et des Balkans.