Mâcher la poussière

Stefano, riche propriétaire terrien, réside dans un grand hôtel dont il ne peut sortir, condamné à cette réclusion perpétuelle par un chef mafieux dont il a tué le jeune neveu. Rêvant de campagne et de nature, il pense, observe et trompe son ennui comme il peut, séduisant une jeune femme de chambre, se liant à un barman qui lui procure de quoi oublier. Il croise un jeune couple, qu’il invite à partager de nombreuses libations dans sa chambre, invitation qu’il répète à un romancier connu et suicidaire. Le temps passe, le prisonnier étouffe…   Sans précision de lieu ni de temps, ce huis clos, probablement inspiré d’une histoire vraie, sort de l’ordinaire. Tout comme son héros explore les recoins de sa résidence, l’auteur fouille l’âme de ses personnages qui rêvent tous, cherchant à s’échapper d’une vie monotone et d’un futur programmé, profitant du prestige et de la fortune du reclus. Une brillante écriture, imagée et poétique, soutient cette réflexion, assez cynique, sur la nature humaine, le corps et le mental. Sans elle, le lecteur serait désabusé et pessimiste. Mais il est captivé tant par le sujet que par le verbe. Un jeune auteur prometteur, malgré quelques excès. (P.B. et M.F.)