Parce quâil descend peut-ĂȘtre de l’explorateur et qu’il porte un kilt, on l’appelle Madame Livingstone. Il guide l’officier aviateur Gaston Mercier pour dĂ©busquer le cuirassier allemand croisant sur le lac Tanganyka. Il participe au bombardement de ce vaisseau, ouvrant la route aux troupes belgo-congolaises vers l’ocĂ©an Indien. Pourtant le mĂ©tis ne fait pas cela pour le bien de la Belgique, mais pour tenter de raccourcir le conflit entre les puissances coloniales. Cette guerre n’est pas la sienne, et il ne saurait reconnaĂźtre les frontiĂšres arbitraires tracĂ©es par les EuropĂ©ens sur le sol de ses ancĂȘtres.Au-delĂ des pĂ©ripĂ©ties nombreuses et bien construites du scĂ©nario, l’auteur pose, Ă partir dâĂ©vĂ©nements rĂ©els survenus en 1916, un regard critique sur les Blancs qui ont exportĂ© leur guerre sur les territoires africains oĂč ils recrutaient leurs soldats. Un dessin trĂšs Ă©vocateur et joliment aquarellĂ© dans des teintes douces donne vie au rĂ©cit et rend crĂ©dibles les personnages.
Madame Livingstone. Congo, la Grande Guerre
CASSIAU-HAURIE Christophe, BARUTI Barly