Madrid, 1939 : l’Espagne sort tout juste de l’épouvantable guerre civile qui a opposé républicains et nationalistes ; les rues de la capitale restent le théâtre de règlements de comptes sanglants. La petite Alejandra se presse donc de rentrer chez elle après la classe quand un coup de feu la précipite à terre de peur. En repartant, bouleversée, elle bute sur le corps d’un « Guardia civil » et, dans sa hâte à s’enfuir, elle laisse tomber son cahier de textes. Celui-ci est le seul élément de l’enquête qui commence et on imagine quelle fausse piste il va provoquer. D’autant plus que l’oncle de la petite est un « rouge » recherché par la police et que la police elle-même n’est pas irréprochable.
Au-delà de l’intrigue, bien menée, le plus grand intérêt de ce premier roman est de brosser un tableau noir mais réaliste de ce conflit qui opposa des castes, conservatrices, catholiques, privilégiées, à un peuple pauvre, révolutionnaire, athée. Le fait que l’action se déroule dans le dédale des ruelles madrilènes explique bien les difficultés qu’eurent les franquistes à faire tomber Madrid. Un beau travail de mémoire.