Lorsque Amandine arrive sur la place du marché des Bombinettes avec sa camionnette rose, le Maire, M. Orloff, tarde à réaliser que si les produits proposés sur l’étal sont des canards, ils ne sont pas de la race comestible, mais plutôt vibrante. Ceint de son écharpe tricolore, il se décidera pourtant à rétablir l’ordre moral un instant ébranlé par cette irruption jugée malsaine. Pendant ce temps, l’héroïne teste avec beaucoup de conscience professionnelle et une certaine lassitude les produits qu’elle commande par camions entiers. L’édile qui doit aussi régler quelques complots annexes, pourra-t-il résister au charme ingénu de la jeune fille ?
La confrontation, entre un maire très champignacien et une modernité qui lui arrive par une voie imprévue, ne manque pas de piquant mais, si le sujet semble épineux, l’image et le propos restent très sages. Des couleurs fraîches, un joli dessin sans complication et une présentation lisse accentuent ce décalage. Amandine n’a rien d’une débauchée et si elle vend des sex-toys, c’est qu’elle en attend plus de profit que de l’ancien commerce de son père consacré aux bottes en caoutchouc. Quelques intrigues latérales à base de calembours cherchent à épaissir un récit qui reste filiforme.