Mai 67

Un homme, devenu propriétaire d’une chaîne de prêt-à-porter, écrit une longue lettre à Brigitte Bardot avec laquelle, trente ans auparavant, il a eu une très brève aventure. À l’époque, assistant costumier, c’est sur un tournage qu‘il a été séduit et entraîné dans le tourbillon de sa jeunesse, tout étonné d’avoir été choisi. À partir de l’autobiographie de l’actrice et de documents bibliographiques, Colombe Schneck, journaliste et écrivain (La réparation, NB septembre 2012), raconte comment, déprimée par ses déboires conjugaux, la vedette recherche dans de brèves amours à être aimée pour elle-même, en tant que femme et non en tant que star adulée. L’écrivain invente un de ces anonymes qui ont traversé plus ou moins longuement la vie de BB : un prétexte pour évoquer la femme libre, insoumise mais fragile. Femme-enfant, femme-objet, faite d’autant de compassion que de rires et de pleurs, cherchant dans un regard celui qui pourrait la sauver. Avec quelques allusions au cinéma, des phrases joliment tournées et une grande sensibilité d’écriture, Colombe Schneck rend hommage à Brigitte Bardot de manière touchante et décalée.