Maïa aime compter. Tout, absolument tout, jusqu’aux grains de riz dans son assiette, jusqu’aux boutons sur les manteaux des passants dans la rue. Elle s’imagine dans le désert pour en compter les grains de sable, au bord de l’eau pour les gouttelettes. La nuit étoilée lui donne le vertige : comment dénombrer les poussières d’étoiles ? Elle se perd dans les formules et calculs savants trouvés dans les livres. Doit-elle renoncer ?
Cet album fait le pari de donner le goût des mathématiques ! Il décrit avec simplicité et finesse le bonheur d’une fillette –une fois n’est pas coutume- fascinée par les nombres ; le lecteur découvre avec elle le défi de l’innombrable et le vertige de l’infini. Rien d’abstrait ni d’austère : on baigne dans la poésie du monde, en s’essayant à compter les menues choses du quotidien. Pour ceux qui ont cette curiosité, le dénouement le promet, tout est accessible. Ce livre, intellectuellement tonique, est aussi une belle surprise graphique : les illustrations raffinées, truffées de symboles mathématiques intrigants, mêlent intimement le sensible et l’abstrait, à l’image de l’univers dans lequel vit Maïa.