Camille, dit Fanfan, est pensionnaire dans un lycée et il pourra préparer le concours d’entrée à l’École Normale si ses résultats restent brillants. Porteur des attentes de ses parents, eux-mêmes instituteurs, il aspire à quitter le lycée en fin de 3e pour échapper à Fellouze, le redoutable surveillant qui règne sur l’étude et le dortoir. Son quotidien est perturbé de soucis inavouables (l’énurésie) et d’expériences interdites : les polars, les filles. Tout repose sur le concours : il échoue.
Construit par retours en arrière, le récit à la première personne fait vivre les affres d’un bon élève confronté à l’échec, à la peur de décevoir des parents qui ne voient pas d’autre avenir pour leurs enfants que la carrière qu’ils ont eux-mêmes embrassée. Le pensionnat est lugubre à souhait, le pion sadique comme on l’attendait et le roman se déroule dans un univers ébauché, mais pas ancré dans un paysage : la Loue, le trou dans la haie et l’éolienne du champ d’à-côté sont insuffisants à camper le Jura. L’impression que le héros n’a jamais risqué grand-chose, qu’il a des peurs de bon élève, empêche d’adhérer vraiment au récit. L’ambiance années 50 retiendra-t-elle le lecteur adolescent d’aujourd’hui ?