Dans son habit noir et blanc, la pie s’interroge: qui passe son temps à l’épier du coin de l’oeil? Est-ce le chat, la chèvre, ou plutôt le lièvre ou l’oie? À moins que le chien ou la vache, ou encore l’étourneau n’aient quelque raison de la surveiller, puisqu’on la prétend voleuse? Mais non, c’est l’oeil avisé du jeune lecteur qui va la débusquer. Page de gauche, les animaux semblent se diriger vers la pie, alors que leur centre d’intérêt est ailleurs. Page de droite, un oeil découpé en décalage laisse apparaître un arc-en-ciel oblong, et l’on entrevoit une pupille noire au fond. Le champ visuel de la pie se rétrécit au fur et à mesure des pages tournées, et l’iris de l’oiseau se dévoile au fond du miroir. Sous le joli trait graphique, le texte joue avec les rimes qu’égrène la pie narcissique au fil d’un album cartonné. (M.-C.D.)
Mais qui épie la pie ?
PERRIN Martine