Maisons perdues

HEINICH Nathalie

Maison cocon, maison refuge, maison familiale, projet et rêve de maison, tous ces thèmes abordés tour à tour par Nathalie Heinich nous promènent de Marseille au Massif Central, à Monteillet, le plus beau souvenir, le lieu magique de l’épanouissement et du bonheur, coeur du livre. Suivant le parcours des maisons de parents, d’amis, où elle a été heureuse et dont le souvenir s’est peut-être estompé, elle recrée avec précision les espaces, les sentiments qu’elle a éprouvés, les traces qu’elle en a gardées. Aucune ne lui a appartenu et la rupture a parfois été brutale. Avec grâce, s’écartant des brillantes recherches sur le statut de l’art, dont elle est une éminente spécialiste, l’auteur aborde l’autobiographie, un genre nouveau pour elle après Mères-filles : une relation à trois (NB mars 2002, en collaboration avec Caroline Eliacheff). La mémoire des lieux est parfois concrétisée à partir d’une photo, d’un son ou d’une sensation, sans qu’elle puisse affirmer s’il s’agit d’un récit de proches ou de souvenirs véritables. Sur une ligne mélodique nostalgique et tendre, le livre, qui porte l’empreinte des rafles qui frappèrent sa famille durant la guerre, suit le parcours d’une personnalité riche et attachante.