Majina n’est plus dans ses baskets

CAZALAS-CAÏE Julie, BOURGEAU Vincent

Carléro, à nouveau lui, est perplexe : sa sœur adorée, Majina, est bizarre-bizarre. « Elle n’est plus dans ses baskets » a dit sentencieusement la voisine. Le chaton réfléchit, examine les baskets roses de sa sœur et conclut sur le champ que sa sœur a été enlevée et qu’à sa place on a mis une fausse Majina…

Merveille d’humour et découverte de la langue. L’album surfe sur ces deux composantes en donnant corps à l’inquiétude du cadet dont l’imagination galope autour de la disparition qu’il est seul à avoir repérée, tant la « fausse » Majina dupe son monde, tant les parents câlinent l’usurpatrice qui a même l’impudence de l’appeler, lui, par son diminutif affectueux, Carlérino. Il lui tend des pièges, sans succès… jusqu’à ce que les adultes comprennent, expliquent, rassurent. Cet album parle des métamorphoses de la puberté, mais vues du plus jeune, confronté aux sautes d’humeur et aux fantaisies de l’aînée, qui lui font craindre de la perdre. L’analyse est fine, mise en scène dans le monde très stylisé d’une famille de chats noirs aux grands yeux. Le texte, qui raconte le scénario inventé par le héros de l’histoire, est enlevé et tendrement pince-sans-rire. Un régal ! (C.B)