Une famille africaine, même étroitement logée, ne saurait refuser l’hospitalité à une nièce dont la mère est malade. C’est ainsi que Makoro quitte son village dans la brousse pour habiter chez sa tante à Bamako, qui a déjà trois enfants (deux autres sont morts). La grand-mère Niéba vit aussi avec eux. Makoro va à l’école avec un plaisir évident et le maître ne tarde pas à repérer ses capacités intellectuelles. Le roman suit le destin de l’adolescente, de son arrivée à Bamako à son entrée à l’école française. C’est le fil conducteur d’une construction en kaléidoscope, avec des chapitres très divers qui racontent aussi la vie colorée des jeunes qui entourent Makoro et qui, par des chemins différents, construisent leur avenir. La joie de vivre est présente, les savoureux dialogues avec la grand-mère rappellent la tradition ; le respect des anciens s’accompagne de la liberté de choisir sa vie. Mais surtout, l’auteur qui a étudié le bambara fait entendre une langue enjouée, rythmée et mélodieuse, truffée d’expressions qui surprennent et amusent. Le temps d’un livre, et on a l’impression de déambuler aux côtés de Makoro dans les rues de Bamako. (A.-M.R. et J.G.)
Makoro
MALMASSARI Florence