Le 2 dĂ©cembre 1959 Ă 21h13, le barrage de Malpasset se rompt et libĂšre cinquante millions de mĂštres cubes dâeau. Ils emportent tout sur 10 km, jusquâĂ FrĂ©jus, puis la mer. 450 personnes trouvent la mort. De nos jours, des survivants se remĂ©morent cette catastrophe, quâils ont vĂ©cu enfant ou jeune adulte. La lumiĂšre sâĂ©teint, un grondement Ă©norme retentit dans cette nuit noire, certains comprennent et rĂ©agissent, dâautres sont tout de suite emportĂ©s. On en retrouve dans les platanes, sur les toits, un autre cramponnĂ© Ă des canisses flottant sur la vague. Des familles perdent la moitiĂ© des leursâŠÂ
Corbeyran a choisi d’Ă©tayer cette catastrophe de tĂ©moignages recueillis depuis lâĂ©tĂ© 2012. Entre le gros plan et le plan amĂ©ricain, ce sont Georges, Simone, Annie, Pierre, Denise, ⊠qui parlent. Leurs rĂ©cits sont semblables, et pourtant leurs paroles rĂ©pĂ©titives ne lassent pas, car lâĂ©motion passe. Tout est dessinĂ© en noir et blanc, probablement Ă partir de photos, donnant de nombreux dĂ©tails qui ont marquĂ© Ă vie ces survivants. Avec sobriĂ©tĂ©, les auteurs en restent Ă lâessentiel : la perte brutale dâun pĂšre, de frĂšres, d’amis. Ils rĂ©ussissent Ă toucher et susciter l’empathie.