Une mère et sa fille habitent dans une maison en bordure d’une forêt à l’écart du village. Les habitants critiquent la mère parce qu’elle reçoit chez elle des hommes la nuit et prennent sa fille en pitié en dépit de ses airs de sauvageonne. Cette dernière fréquente malgré tout le collège mais ne s’y sent pas à sa place. Un jour, la mère disparaît…
Ce premier roman de l’auteure Sara Bourre décrit la fascination d’une fille pour sa mère. Enfant non désiré, elle a grandi comme elle a pu aux côtés de cette femme marginale, observant le moindre détail, guettant le moindre geste affectueux de sa part. Comment ne pas aimer cette mère qu’elle trouve si belle, si libre ? Comment ne pas haïr cette mère si différente des autres ? Comment continuer à faire vivre sa mère disparue si ce n’est en reproduisant les faits et gestes épiés tout au long de son enfance ? L’évocation très précise, aussi bien physique que sensorielle, du comportement maternel contraste avec les évènements glaçants livrés eux à demi-mot, afin de laisser transpercer toute la violence et dualité des sentiments ressentis par la mère, la fille ainsi que les villageois. Même la nature environnante participe à l’envoûtement dans ce récit original plein de délicatesse sur la quête absolue de l’amour maternel. (C.H. et S.H.)