John Carlin, reporter à The independant, interviewe le général Constand Viljoen et revient sur un épisode important pour l’Afrique du Sud. Depuis l’origine de la colonisation, toute la société était organisée par l’apartheid. Convaincu de protéger les Blancs contre les « communistes » et les Noirs, le jeune Viljoen a gagné tous ses galons au combat, promu commandant en chef des armées sud-africaines. Il prit ensuite sa retraite dans la ferme familiale. Pendant ce temps, les tueries et les manifestations violentes s’intensifiaient. Le 11 février 1990, Mandela était libéré après 27 ans de bagne. Jour de gloire pour les uns, catastrophe pour les autres… Chaque camp se radicalisa. Constand Viljoen, après avoir été appelé par les siens à prendre la tête de la contre–révolution, résista aux durs qui voulaient l’affrontement. Il accepta de rencontrer Mandela et tous deux, malgré les pressions nombreuses, permirent à l’Afrique du Sud de ne pas sombrer dans le chaos. Ce reportage sur ces moments où l’Afrique du Sud aurait pu connaître un bain de sang est instructif alors que se réveillent : populismes, individualismes et communautarismes. L’intelligence tactique de Mandela alliée à une fermeté inébranlable, mâtinée d’humilité, a permis aux deux camps de prendre le chemin de la paix. Le dessin, où les traits de plumes et les encrages dominent, donnent à l’ensemble un caractère dramatique. Bien que l’on connaisse la fin de l’histoire, le suspense est haletant. On ne peut que saluer : « chapeau bas ». (D.L. et Y.H.)
Mandela et le Général
CARLIN John, MALET Oriol