Manger le vent à Borobudur

GERMAIN-THOMAS Olivier

À l’écrivain-voyageur fasciné par le mystérieux sanctuaire de Java, un moine bouddhiste conseille, plutôt que de poser mille questions, de “manger le vent”. C’est la traduction littérale de l’expression indonésienne qui signifie : marcher. Marcher et laisser venir les pensées, les souvenirs, les rêveries. La route de l’écrivain le mène de Java à Bali : il gravit les volcans, visite les temples, arpente les villes, fait des rencontres inopinées. Singapour et Dubaï sont les escales inévitables du retour à la modernité. Olivier Germain-Thomas publie depuis plus de trente ans les récits de ses voyages en Asie. Il a reçu le prix Renaudot de l’essai pour Le Bénarès-Kyôto (NB décembre 2007). Le récit de ce premier voyage en Indonésie suit au plus près les déplacements de l’auteur dans l’archipel, mais il est agréablement animé par des changements de mode d’écriture – descriptif, burlesque, analytique, poétique, introspectif – et des ruptures de rythme dans la narration. Même quand il marche seul, l’auteur est friand de contacts, ce qui lui vaut des mini-aventures variées intégrées au récit du voyage comme autant de séquences romanesques inattendues. Les dernières pages sont consacrées à des réflexions jubilatoires sur l’art de voyager et d’écrire sur le voyage.