Marcel et le nuage

Tout fringant, le nez au vent, Marcel s’en va au parc. Que voit-il dans le ciel bleu ? Un nuage blanc… qui le suit comme son ombre et s’acharne au-dessus de sa tête sur la pelouse estivale où les autres batifolent. Sous son nuage, Marcel est seul, Marcel a froid. Alors il retourne à la maison. Confiné dans le salon, va-t-il se morfondre longtemps ?  Cette traque hors du commun explique comment vaincre la peur : Marcel crève l’abcès en provoquant l’orage et la pluie dissout le nuage, celui qui était dans le ciel, celui qui était dans sa tête ! Chaque page propose un arrêt sur image dans la continuité de l’histoire. Tableau après tableau – les cadrages sont parfaits -, on lit à livre ouvert dans la succession des émotions du héros. Tout sauf décorative, la référence picturale à Magritte autorise, avec le nuage, une situation troublante, à la source de l’inquiétude de Marcel. Les enfants, de plain-pied dans l’imaginaire surréaliste, s’amuseront de cette transgression de la réalité, plus drôle qu’inquiétante. La farandole colorée du dénouement est un feu d’artifice. (C.B.)