Marcher sur la rivière

MINGARELLI Hubert

Un jeune Africain du Sud boiteux, Absalon, raconte son histoire. Sa jambe raide lui donne une démarche dont il a honte car il sait par habitude qu’on le prend pour un demeuré. Il s’en défend avec courage et rêve à un avenir meilleur : il va partir se faire soigner à Port Elizabeth et l’océan le consolera de ses chagrins. En attendant, il doit gagner un peu d’argent et marche en tirant des remorques de ravitaillement pour un étrange camionneur. Des allers et retours sans fin le mènent de son village au lit asséché de la rivière. Il dispense au passage des paroles bienveillantes avec l’espoir d’alléger le fardeau de ceux qu’il aime.  Absalon pose des mots simples sur les mystères qui le hantent et les aspirations qui le font avancer. Dans le sillage de Océan Pacifique (NB juin 2006), Hubert Mingarelli s’attache aux sentiments non-exprimés qui lient les êtres, à leurs silences pudiques, aux choses minuscules et dérisoires dont sont tissés leurs jours. Il le dit avec infiniment de tendresse et de poésie.