Le pseudonyme de l’auteur permet de situer où se passe la petite vie du héros dans les années yé-yé. Ce descendant de mineur est perturbé dans l’enfance par un long séjour en hôpital pour soigner sa tuberculose. Peu doué pour les études, il découvre avec ses copains, à l’adolescence, la bière et le sexe. Envisageant de s’expatrier, il y renonce après un parcours de quatre kilomètres… S’ensuit une période de petits boulots, surtout de beuveries avec ses potes. Puis il obtient un emploi de releveur de compteurs d’eau : des tournées dans les corons, embellies par les haltes aux bistrots et quelques plaisirs sexuels. Tout cela est raconté dans une déferlante de phrases, pas toujours compréhensibles, de mots souvent grossiers ou scatologiques, avec, de temps en temps, des trouvailles verbales réjouissantes, empruntant au parler ch’ti et l’embellissant. Le misérabilisme sombre dans la dérision et l’humour noir, histoire d’un héros parti de pas grand-chose et n’arrivant nulle part. Des incohérences, des ruptures déconcertent le lecteur rapidement saturé d’un argot qui, à trop vouloir en faire, l’épuise très vite. Un livre qui, faute de connivence ou de complicité, manque son but. (P.B. et E.B.)
Marcher sur les bas-côtés
LIÉTARD Hénin