Marie-Antoinette

VIAL Charles-Éloi

NĂ©e Ă  Vienne en 1755, morte sur l’échafaud en 1793, Marie-Antoinette a Ă©tĂ© l’objet de multiples biographies. Charles-Éloi Vial (La famille royale au Temple, Les Notes, novembre 2018) entreprend ici une analyse dense, ultra-dĂ©taillĂ©e de cette souveraine, se fondant sur les travaux novateurs de ces trente derniĂšres annĂ©es et en utilisant une mĂ©thode nouvelle basĂ©e « sur les seules sources d’époque crĂ©dibles », au dĂ©triment de l’histoire psychologique pratiquĂ©e jusqu’ici. Il explique ne s’appuyer que sur « les sources primaires » – journaux intimes, lettres, mĂ©moires, correspondances diplomatiques et documents comptables – permettant de saisir hors de tout stĂ©rĂ©otype tous les aspects de la personnalitĂ© complexe de la derniĂšre reine de France dans son environnement. On la voit Ă©voluer depuis son arrivĂ©e Ă  quatorze ans, ingĂ©nue, pour Ă©pouser un dauphin de quinze ans qu’elle ne connaĂźt pas ; devenue reine Ă  dix-neuf ans, frivole et dĂ©pensiĂšre, mĂšre Ă  vingt-trois ans, elle ne comprend son mari et ses devoirs qu’à la RĂ©volution. L’auteur dĂ©crit en dĂ©tail la politique et la gastronomie de l’époque, cernant aussi le personnage timide et indĂ©cis du roi. Il Ă©tudie toutes les facettes de Marie-Antoinette : son amour de la fĂȘte, son horreur de l’étiquette et des contraintes, ses goĂ»ts en matiĂšre de mode, de dĂ©coration, d’architecture, sa passion pour le jeu et sa dĂ©couverte de l’amour. L’ouvrage est assorti d’un encart de gravures et de cent pages de notes. Chaque dĂ©pense est chiffrĂ©e, l’auteur de chaque information nommé ; un remarquable travail critique qui fait de cette Ă©tude une vĂ©ritable somme. (E.L. et A.Be.)