L’auteur abandonne la série Le masque venu de nulle part (NB février 2006) pour évoquer – après beaucoup d’autres – le pathétique destin de Marie-Antoinette, dans un roman qui lui laisse toute liberté pour mêler faits historiques, légendes et fiction. S’attardant complaisamment sur les difficiles ébats conjugaux du couple royal ou la romance supposée de la Reine et de Fersen, il montre plus d’originalité en introduisant Robespierre adolescent, déjà très critique envers la monarchie. Il a bénéficié d’une documentation importante, parfois écrasante pour le lecteur, et il en tire un autre point de vue : ce ne serait ni le scandale du collier ni ses goûts dispendieux qui auraient poussé Marie-Antoinette vers l’échafaud mais l’aveuglement de la noblesse française. En refusant les réformes, les ordres privilégiés auraient mené la royauté aux déchaînements de la Révolution. Malheureusement l’écriture actuelle, particulièrement négligée et pauvre, dessert le récit de ce drame. Ces deux meurtres, conclut l’auteur, ouvriraient la voie non à la République mais au guerrier pouvoir impérial dix ans plus tard et à tous les despotismes qui s’en inspirèrent tel la Révolution bolchevique… et d’autres ?
Marie-Antoinette : la rose écrasée.
MESSADIÉ Gerald