Ce récit s’attache à décrire la vie de quelques femmes enfermées, au XVIIIe siècle, dans la Tour de Constance, dans le sud de la France, parce qu’elles étaient protestantes. Marie Durand, qui passa là 38 ans, en est la figure centrale, exemplaire de courage, de patience, d’opiniâtreté, et d’ouverture d’esprit. À travers son parcours est évoquée, brièvement, l’histoire des guerres de religion en France, entre catholiques et protestants, la fuite de nombreux huguenots à l’étranger, les célébrations secrètes, les dénonciations et les sévères condamnations. De ces femmes, on en libère certaines, souvent parce que, de désespoir, elles abjurent leur foi. La narration alterne entre première et troisième personne, s’immisce dans la tête de l’une ou l’autre, glisse de belles paroles dans la bouche de Marie. Volontiers fleurie et lyrique, sans doute pour faire XVIIIe, l’écriture manque de simplicité, tout comme la construction alambiquée, ce qui nuit à l’efficacité du propos. Quelques pages documentaires, qui élargissent à toutes les religions, closent le livre d’une synthèse nécessaire.
Marie Durand : « Non à l’intolérance religieuse »
LACAMP Ysabelle