Marie, l’ange rebelle

SAINT BRIS Gonzague

En décembre 1832, la comtesse Marie d’Agoult, vingt-sept ans, née Marie de Flavigny, belle, intelligente, riche, s’éprend de Franz Liszt, vingt et un ans, pianiste à la renommée naissante. C’est le début d’une idylle où se succéderont périodes de bonheur, disputes et réconciliations. Après avoir quitté son mari et sa fille, Marie mène avec le musicien, qui la gratifie de trois enfants, une vie errante en Europe. Après une séparation qu’elle n’admettra jamais, elle se réfugie dans l’écriture et publie sous le nom de Daniel Stern des essais à caractère philosophique et politique. Éternelle insatisfaite, elle sombre peu à peu dans la neurasthénie. 

Une belle biographie, traitée de façon classique, avec le souci de décrypter le caractère de Marie : froide et capable d’emportement, tenant à ses origines aristocratiques mais prônant des idées républicaines, indifférente à ses enfants mais se désespérant de leur mort, bénissant ou maudissant tour à tour ses amours passées. Dans son style agréable (L’enfant de Vinci, NB août-septembre 2005), l’auteur conte l’histoire de cette héroïne ambiguë mais son impartialité est-elle totale envers Liszt dont il trace un assez noir portrait ?