Marina Bellezza

Nombre de ses habitants ont quitté une vallée du Piémont, gravement touchée par la crise, qui n’offre plus d’avenir aux jeunes. Pourtant Andrea, un fils de notable en rébellion contre sa famille, peinant à finir ses études universitaires, décide de s’installer dans la ferme en ruine de son grand-père pour refaire de l’élevage traditionnel. Il renoue avec la belle Marina, son amour de jeunesse, qui rêve d’une vie aux antipodes de la sienne. Déterminée à devenir une chanteuse célèbre, assoiffée de revanche sociale et rêvant de luxe, elle s’apprête à participer à un télé-crochet sur la chaîne locale. Les montagnes, dans leur beauté sauvage, constituent un élément fondamental du roman, à la fois cadre omniprésent, terre d’appartenance et symbole d’un défi à relever. Cette vallée suscite soit un attachement très fort, soit une sensation d’étouffement. L’auteur (D’acier, Livre du Mois NB mai 2011) brosse un portrait nuancé de personnages qui révèlent progressivement leur complexité, leurs contradictions internes et leurs ressemblances, dans une Italie contemporaine en proie au doute. Elle analyse finement le poids de l’enfance et son héritage indélébile, le danger de construire une vie sur des illusions et la fatalité d’une passion. Un livre intéressant, profond et bien construit.