Un écrivain de romans policiers retourne à Marrakech, sa ville natale, pour écrire en paix. Mille souvenirs lui remontent à l’esprit, tandis qu’il paresse au bord de la piscine du Grand Hôtel ou sillonne la ville à la recherche des lieux de son enfance. Il faut dire que cet homme est né au Maroc, mais dans une famille juive, ce qui donne aux évocations de son quartier, de sa mère, des parfums, de la cuisine, des chants, de l’école, des fêtes, du deuil un caractère inhabituel, où le mélange des traditions juives et arabes est largement exploité.
Pourquoi alors plaquer sur ces descriptions à ambition quasi anthropologique (minutie dans l’observation des moeurs, des rites et traditions, dans la transcription d’expressions profanes ou religieuses en hébreu-arabe…) fort intéressantes, une intrigue pauvre manipulant des stéréotypes éminemment sensibles : l’écrivain tombe amoureux d’une mystérieuse touriste – allemande –, qui a un secret (douloureux forcément) car sa grand-mère (juive comme par hasard) est morte dans les camps… L’auteur, pourtant psychanalyste chevronné, ayant beaucoup publié, s’est aventuré dans un genre qui n’est pas le sien.