Mascarade

CHEVALLIER Gabriel

Cinq récits composent ce recueil. En 1916, le calme règne sur le front des Vosges et les pertes sont minimes, au grand dam d’un colonel avide de gloire. Une tante à héritage meurt bien subitement, la famille de l’heureux neveu s’interroge, tout en jouissant de l’aisance acquise. Assassin d’une vieille dame pour s’emparer de ses coquettes économies, un criminel impuni se refait une vie exemplaire, et dix ans après, un perroquet le déstabilisera. Pendant l’Occupation, un brave homme se laisse recruter par un magnat du marché noir ; c’est la belle vie, jusqu’au jour où… Pour ses enfants ingrats, un vieil homme à bout de forces tente de déterrer un magot qu’il avait enfoui et revoit son passé.

 

Le succès considérable de Clochemerle a fait de l’ombre aux autres oeuvres de Gabriel Chevallier, souvent plus profondes, telle La Peur (NB décembre 2008). Dans ce recueil, publié une première fois en 1948, on retrouve l’écriture précise et forte de l’auteur, sa verve satirique et sa vision désabusée de l’humanité. Quelques évocations poétiques révèlent une facette inattendue de Gabriel Chevalier. Son premier récit donne un éclairage inhabituel sur la psychologie des Poilus de 14-18, dont il fut. Le dernier texte, d’une sobre gravité, captive par son ton et sa finesse d’observation.