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Mata Hari nâĂ©tait donc pas coupable. Est-ce pour simplement prĂ©server notre connaissance du code allemand ou pour le moral du troupier quâelle a Ă©tĂ© fusillĂ©e comme « la plus grande espionne du siĂšcle » ? La plus grande du siĂšcle certainement, mais comme sĂ©ductrice, pas comme agent secret. Cette Flamande, peu instruite, a su conquĂ©rir, quasi Ă la demande, un nombre ahurissant dâhommes fortunĂ©s et influents sans autres atouts que sa sĂ©duction et son intelligence. Ce nâĂ©tait pas sa vocation premiĂšre, mais elle a su rapidement devenir une hĂ©taĂŻre renommĂ©e.
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La premiĂšre partie du livre est une biographie assez prenante qui renseigne sur les mondanitĂ©s de lâĂ©poque. Le reste de lâouvrage est consacrĂ© Ă lâespionne. Il est trĂšs dĂ©taillĂ©, certes le sujet le justifie, mais au total lourd et embrouillĂ©. L’auteur stigmatise le dĂ©ni de justice, lâinstruction uniquement Ă charge et sans avocat, la duplicitĂ© et lâincompĂ©tence du chef du contre-espionnage français, principal responsable de la condamnation. MĂȘme si elle Ă©tait peu respectable, Mata Hari ne mĂ©ritait pas lâopprobre qui reste attachĂ© Ă son nom.