À ma droite (pour le premier jeu), un grand brun volontaire, un dur, et à ma gauche, Marcel Corte, bedonnant, style Bidochon avec ses énormes pataugas. Face à un adversaire imperturbable, Marcel donne libre cours à une multitude de facéties. Un vrai spectacle à lui tout seul. Tous les tics du tennisman s’y retrouvent : les innombrables rebonds avant le service, les réactions lorsqu’il rate des coups: déception, colère, rage, destruction de raquette … tout y passe. Les éclairs de joie lors des rares moments où son adversaire lui concède un point. Les pensées, pendant les pauses, du joueur mené au score.La parodie de match se poursuit sur 285 pages, virant petit à petit du grotesque au burlesque en une sorte de roman graphique sans qu’aucune parole ne soit prononcée. S’il est reposant de suivre un match sans entendre ces cris exaspérants de joueurs qui se lâchent, on ne manque pas de lire l’engagement des deux joueurs grâce au dynamisme du dessin capable de rendre les vitesses des balles, la force des coups, les mimiques des acteurs. Ne pas manquer la fin du match, avant qu’il ne pleuve, où Marcel troque ses chaussures contre des tongs. Un régal.
Match
PANACIONNE Grégory