Mathilde, fille de Jérôme, le dernier frère de Napoléon et ancien roi de Westphalie, naquit en 1820 à Trieste où s’étaient réfugiés ses parents après Waterloo. Ayant abandonné l’éventualité d’un mariage avec son cousin Louis, le futur Napoléon III, Mathilde devint, en 1840, au gré des pérégrinations de sa famille, l’épouse d’un richissime prince russe, Anatole Demidoff. Elle s’en sépara six ans plus tard, non sans avoir habilement négocié de substantiels arrangements financiers. Installée à Paris en 1846, elle prit des contacts avec l’entourage de Louis-Philippe. Après 1848, le cousin Louis devint président de la République puis empereur. Tenant un salon littéraire et artistique, active et efficace dans la course aux places, son rôle de collaboratrice ira s’accentuant jusqu’à la chute de 1870, dont elle sut s’accommoder. Fière de son ascendance, amie de Thiers, des frères Goncourt, de Flaubert et de bien d’autres, elle meurt en 1904, laissant quelques carnets de souvenirs.
Le principal intérêt de cette biographie brouillonne est de plonger le lecteur patient dans les remous du XIXe siècle et les tourbillons de la vie mondaine.