Troisième tome de la remarquable biographie de Picasso dans sa jeunesse : scénario de Julie Birmant, dessin de Clément Oubrerie (déjà remarqué pour Aya de Yopougon), couleurs féériques de Sandra Desmazières. On y voit apparaître Matisse, dont Pablo est jaloux, et avec lequel il cherche à rivaliser, on retrouve la personnalité écrasante de Gertrude Stein, dont Picasso parvient enfin à achever le portrait, ainsi qu’Apollinaire, avec sa poésie et son côté comique.
Le récit de Fernande Olivier, l’amie et modèle de Picasso, transporte de Paris au coeur de l’Espagne, dans un repaire de contrebandiers, avec des retours en arrière sur l’enfance de Pablo. Peut-être moins captivant que les deux premiers tomes, ce troisième opus plaît cependant par la vivacité du dialogue, la gestuelle très inventive d’Oubrerie, et le raffinement des couleurs. Les citations d’oeuvres célèbres ou leur utilisation ironique (par exemple Pablo et Fernande dessinés comme le Minotaure et sa proie) fournissent matière à un intéressant parallèle entre les possibilités distinctes de la peinture et de la bande dessinée.