Mauvaises graines

HUNTER Lindsay

Perry et Dyana, alias Baby Girl, sont en révolte contre leurs familles quasi inexistantes et contre la société. Si Perry est très séduisante, sa copine est quelconque et s’enlaidit à plaisir. Travaillées par leurs hormones, elles décrochent de leurs études, passent les nuits à voler des voitures et chattent sur Internet. Mauvaise option, car elles tombent sur un prédateur sexuel trentenaire qui a déjà été condamné et qui piste Perry par cercles concentriques, parvenant à enjôler la mère de cette jeune fille, pitoyable alcoolique esseulée, et à embobiner Dyana, sa complice en rodéos.  Ce premier roman de l’Américaine Lindsay Hunter brosse un tableau très sombre de jeunes à la dérive, sans but ni bases, et d’adultes également perturbés, incapables d’assumer leurs responsabilités familiales. Leurs portraits sont justes et perturbants. Le personnage du beau-père, gardien de prison qui essaie de faire tenir la famille, échappe au jeu de massacre, ainsi que le lien entre la jeune mal dans sa peau et son frère diminué depuis un accident. Mais l’auteur dramatise à outrance. Elle recourt à la langue verte des adolescents pour peindre cette Amérique des déshérités sans avenir. L’intrigue est correctement menée, cependant l’intérêt est émoussé par tant de médiocrité. (M.Bi. et A.Le.)