À Beyrouth, les bruits des bombardements terrorisent les enfants rassemblés dans la cour de l’école en attendant leurs parents. Une fillette de six ans espère que « son géant » va arriver vite. Elle partira accrochée à son doigt, elle n’a pas peur, elle sait qu’il la protégera. 1983, la guerre civile fait rage. La famille doit fréquemment déménager. La peur, l’angoisse s’installent. L’enfant solitaire contient la boule bloquée dans sa gorge… Mais en 1990, la mère et ses deux enfants fuient à Paris, sans le « géant ».
Dans ce premier roman de Dima Abdallah, née à Beyrouth en 1977, arrivée à Paris à l’âge de douze ans, deux voix s’expriment en alternance : celle de la fille, mi-chrétienne, mi-musulmane, terrorisée par les combats ; celle du père, poète et écrivain, anéanti par la lutte inter-communautaire, rongé par la nostalgie de l’âge d’or du Liban. Leurs connivences, leurs aspirations, leur désespérance les unissent de façon fusionnelle. Il lui a transmis le goût des plantes et du suave parfum de la rose, de l’origan et du jasmin mais aussi une hypersensibilité qui sera le fardeau de sa vie. Un roman, d’une grande délicatesse, partiellement autobiographique, écrit dans une langue dense, expressive et colorée. (A.M. et A.-C.C.M.)