Mauve

DESPLECHIN Marie

À l’école, Pome, la meilleure amie de Verte (Verte, 1996, Pome, 2007) subit un véritable harcèlement. De son côté, sa mère, femme excentrique et désordonnée, est victime d’une cabale : dénonciations du voisinage, menaces d’expulsion. D’où vient tant d’acharnement contre la mère et la fille ? Une nouvelle élève, Mauve, et un nouveau voisin, son père peut-être, semblent propager le mal autour d’eux. Verte et son ami Soufi vont révéler des superpouvoirs de sorciers en pénétrant dans l’entre-deux-mondes pour déraciner le mal. Dès les premières lignes, le charme de l’écriture opère : finesse d’analyse, humour, moqueur parfois, tendresse pour les protagonistes des romans précédents. Le meilleur ami de Verte, Soufi, prend l’étoffe d’un héros. Mauve, elle, n’est qu’une apparition malfaisante, qui sort du monde réel comme elle y est entrée, figure un peu triste ; mais l’oubli n’est-il pas le meilleur sort à réserver aux êtres maléfiques ? Le roman tord le cou aux préjugés, aux réactions racistes, dénonce la lâcheté de ceux qui se laissent manipuler. Même la mère de Verte est obligée de réviser ses a priori et de reconnaître que les hommes aussi ont accès aux sciences occultes.