Après avoir parcouru les grandes plaines d’Asie centrale (Soifs d’Orient : du Baïkal au Bengale, NB avril 2008), Caroline Riegel a hiverné dans les hautes vallées indiennes de l’Himalya, hébergée par les nonnes et les lamas bouddhistes. Subissant avec eux les rigueurs du climat, le manque total de confort et d’hygiène, partageant leurs travaux les plus pénibles, s’engageant comme institutrice bénévole, elle est repartie riche d’amitiés et de sagesse. La poursuite de son périple fut plus rude encore : passionnée par le Gange, fleuve mythique, elle en a suivi le cours à bicyclette. Malade, au bord de l’épuisement, elle a dû être hospitalisée avant de poursuivre sa route jusqu’au delta commun du Gange et du Brahmapoutre au Bangladesh.
On admire le courage de la voyageuse, sa faculté d’empathie. Elle se perd malheureusement dans une profusion de détails sur les problèmes matériels (logement, nourriture), et sur les inéluctables misères physiques dues à des conditions de vie extrêmes. Il reste que les observations de cette scientifique, ingénieur hydrographe, sont pertinentes et ne manquent pas d’intérêt.