Aïe ! Ouille ! Des cris retentissent d’un bout à l’autre du château, le méchant petit prince tire la langue, pince et mord ses parents. Le soir, dans leur lit royal, le roi et la reine tergiversent sur les mesures à prendre. Le roi finit par voir rouge et enferme son fils. L’enfant s’évade, fait le tour de la terre, se construit une fusée qui le propulse dans l’univers. Au terme d’un long voyage, il atterrit dans le jardin d’une méchante princesse. Ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants ? Oui, mais l’histoire ne s’arrête pas là.
Les héros étant des méchants, il faut un rebondissement au conte, qui laisse perplexe par son ambiguïté. Mais l’image l’emporte, fascinante par la puissance de la couleur, l’audace des contrastes et des perspectives aux effets comiques ou dramatiques. Quelques accalmies bleues font intermède aux grands aplats rouges, jaunes et noirs qui flashent les uns par rapport aux autres, jusqu’à une crise paroxystique de colère où tout, absolument tout devient rouge écarlate. Trop drôle, pensent la reine et ses enfants. Leurs rires font flotter un air de vie en rose… à entretenir, fi de la monotonie !