C’est l’un des plus mortels scandales sanitaires du XXe et du XXIe siècle à ses débuts , si ce n’est le pire devant celui du sang contaminé. Le Mediator, médicament pour lutter contre le diabète et surtout utilisé par des gens bien portants comme coupe-faim, a eu des effets secondaires terrifiants, niés par le laboratoire qui l’a conçu alors même que déjà il avait été obligé de retirer du marché un autre de ses médicaments l’Isoméride. Celle qui a été la lanceuse d’alerte s’appelle Irène Frachon médecin courageuse, têtue, dont le nom est désormais associé au scandale, à la vérité. Mais comment en est-on arrivé là ? A l’époque la Presse a joué son rôle, reprenant quoiqu’il en coûte les informations, ne lâchant pas le sujet. On en était encore à la vraie puissance et objectivité des journaux papier. Les journalistes ont été incontournables face aux laboratoires Servier créateur du Mediator et de L’Isoméride.
Irène Frachon et Eric Giacometti signent, avec Mediator un crime chimiquement pur, un album enquête, témoignage, factuel qui se lit avec intérêt, facilité, indispensable pour comprendre et surtout éviter que cela ne se reproduise Celui-ci est richement documenté. Une représentation dessinée d’Hippocrate se charge de vulgariser le propos scientifique afin de faire mieux comprendre les enjeux colossaux qui entourent ce véritable scandale.
L’album dénonce les pratiques de la firme pharmaceutique Servier qui les conteste encore aujourd’hui, malgré d’évidentes preuves étayées tout au long de cet ouvrage passionnant d’un bout à l’autre. Il est à noter qu’Irène Frachon a demandé que l’ensemble de ses droits d’autrice soit reversé à l’Association Mieux Prescrire. Une preuve de plus, s’il en fallait, de l’utilité d’acquérir cette remarquable bande dessinée.
(PP)