« Nathan est mon meilleur ami. Et Nathan est amoureux de Claire ». C’est ainsi que le narrateur commence son récit. Nathan peut tout lui dire, tout lui demander et lui confier ses moindres états d’âme. Cela va l’amener à découvrir l’intensité des sentiments de son ami, et aussi à se demander jusqu’où peut aller son rôle de confident. S’il écoute Nathan lui décrire la force de cet amour incomparable, qu’est-ce qui le pousse à espionner son ami quand il va la nuit sous les fenêtres de celle qu’il aime en secret ?…
Au-delà de l’étude du comportement amoureux dans ce qu’il a ici d’absolu et d’irrationnel, de virtuel aussi, c’est d’une d’amitié qu’il s’agit. Une amitié presque à sens unique puisque le narrateur non seulement s’interroge sur ce qu’il représente aux yeux de son ami, mais découvre aussi qu’en dehors de ce dernier, il n’existe pas par lui-même. Se situant délibérément en retrait par rapport à l’autre, il le protège, lui prodigue des conseils et vit presque à sa place la révélation amoureuse avec un certain voyeurisme. L’introspection et la réflexion sont finement analysées mais l’intérêt est plus littéraire que romanesque,