Un alphabet aux éclaboussures de peintre, un arpège à la fausse note chuintante, des mots chewing-gum à mastiquer avec délice, et voilà quelques comptines prêtes à charmer un jeune public. Dans ce méli-mélo poétique, les animaux sont à l’honneur : la tortue, « château-fort qui voyage », le crapaud, le hérisson ou la libellule, mais aussi le phacochère ou le tapir plus exotiques. Et puis l’oiseau, celui qui donne sa plume au poète-caméléon pour que s’envolent les mots, celui qui troque le S de son nom pour en faire un sonnet dédié à Rimbaud. La nature est omniprésente, à la mer qui joue de ses flux et reflux comme un rideau de scène théâtrale ou à la montagne « aux dents de scie ». Quand la brume est « cerf-volant », l’étoile est « dans les yeux » . Et si « la terre est une orange », elle n’est pas bleue comme celle d’Éluard, mais multicolore comme l’ara. Les mots s’enchaînent, jouent de rimes et allitérations, font des ricochets sur la page, s’égrènent comme des notes de musique. Le ton est joyeux, léger, et par une pirouette dédramatise « des yeux qui pleurent ». (M.-C.D.)
Méli-mélo. 25 poèmes et comptines
CORAN Pierre