Salomon Melnitz, juif ashkénaze, est en 1871 marchand de bestiaux en Suisse. En cinq générations, jusqu’en 1945, ses nombreux descendants vont habiter ce roman. Fondateurs de négoces – textiles pour la plupart – ou intellectuels, ces hommes et ces femmes aux personnalités diverses, aux destins éclatés, aux aspirations souvent refoulées, sont marqués par les rites exigeants d’une religion, parfois transgressée, jamais oubliée. Le judaïsme structure, soude les membres d’une communauté courageuse que les bouleversements de l’Histoire n’épargneront pas. De son Au-Delà, Salomon revient visiter les siens, les réconforter, témoigner de la mémoire d’un peuple, assurer la transmission de la culture yiddish.
Brillant conteur, l’auteur écrit une fresque familiale vibrante, charnelle, pleine de tendresse et d’humour, dénuée de méchanceté. Ethnologue pointilleux, il éclaire – le glossaire est bienvenu – sur le sens d’une pratique religieuse très identitaire et en historien rappelle les événements de ces Mondes qui ont accueilli les Melnitz.