À l’annonce de l’arrivée des hussards incendiaires de la République, au cours de l’hiver 1794, quelque deux mille habitants d’un bourg vendéen fuient à travers la lande vers la forêt quasi impénétrable de Grasla. Chaque famille s’installe dans un ancien abri des charbonniers. Une vie précaire s’organise malgré la faim, le froid, l’angoisse, la maladie. Les hommes construisent un hôpital de fortune et même une petite chapelle. Depuis l’assassinat de sa mère, que son père a imputé aux Bleus, Marie-Pierre a repris sa tradition d’accoucheuse et soigne aussi les blessés de tout bord avec les moyens dérisoires de l’époque et beaucoup de compassion. Yves Viollier prend à nouveau pour sujet les événements tragiques de la guerre de Vendée. Après Délivre-moi (NB novembre 2010), il raconte comment ce village a survécu dans des conditions inhumaines à la faim, aux intempéries, à la peur grâce à la solidarité, au courage, à l’organisation, à la discipline des combattants, même si vengeance, dénonciations rôdent parfois dans les coeurs. Le style fluide est évocateur, la psychologie des personnages bien analysée, mais le fil de l’histoire s’embrouille parfois.
Même les pierres ont résisté
VIOLLIER Yves