Marieke a 12 ans en cette fin de grandes vacances à Ostende. Les châteaux de sable avec son cousin ont eu moins de charme cette année où il a fallu, de plus, accepter la présence de l’amoureux de maman. Ses parents sont divorcés et le retour à Paris où son père, lui aussi, refait sa vie est morose. Même avec sa meilleure amie, le courant ne passe plus. Faire comme si de rien n’était ? « Même pas en rêve ! »
Dans un récit organisé comme une chronique d’enfance, Elisabeth Brami raconte en quelques scènes ce basculement. Certes, la situation familiale tient du cliché, la mini-fugue de l’adolescente aussi. Mais l’analyse des turbulences que traverse Marieke sonne juste : les adultes ne sont plus dignes de confiance, le monde de l’enfance se craquèle. La révolte de l’héroïne est saine : elle s’émancipe, non de parents démissionnaires ou abusifs, mais du cadre doré de l’enfance où les autres, infaillibles et protecteurs, décidaient pour elle. Cela s’appelle grandir. Elisabeth Brami traite ce sujet doux-amer en termes simples, sans dramatisation ni complaisance démagogique : elle tend à ses lecteurs un miroir où se retrouver, chacun vivant à sa manière cette fin d’été symbolique. (C.B et M.J.C.)