Longtemps, la France s’est identifiée à ses héros, longtemps, elle a cru influencer le monde par ses valeurs fondamentales ; reléguée au rang de puissance « moyenne », ne trouvant plus ses marques et confrontée à des réalités contradictoires, elle se réfugie maintenant avec nostalgie dans son passé. Mais le présent est enregistré et la numérisation rend la mémoire de plus en plus extensible. Comme la machine ne sélectionne pas et n’oublie rien, la réflexion historique disparaît. Seul un cadre légal peut fixer la mémoire, effacer le superflu et donner un sens collectif à l’avenir du pays.
L’Institut national de l’audiovisuel (INA), dont Emmanuel Hoog est le président-directeur général, joue déjà un rôle dans l’enregistrement des documents de notre passé. Cet organisme pourrait valoriser la mémoire collective, mise en danger par l’explosion d’Internet et la crise identitaire des Français. Selon l’auteur, c’est la culture qui donnera accès à l’Histoire. Un peu ardu, plus théorique que pratique, son essai offre une réflexion sociologique intéressante et bien documentée, tout en étant un plaidoyer pour l’intervention de l’État, garant légal des libertés individuelles et des diversités culturelles.